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CAHIER III

Trois sujets calculateurs extraordinaires Inaudi - Dagbert - Verhaeghe Il est un record, non homologué depuis un siècle et plus, qui, croyons-nous, doit revenir à la France. Il n'est si petite consolation que, dans l'époque difficile et où les motifs d'espoir nous sont parcimonieusement comptés, l'on doive tenir pour negligeable. C'est pourquoi nous songeons à réclamer pour notre pays le record de « rapidité du calcul mental ». N'ayant jamais été pour notre part, capable d'entreprendre, sans important risque d'erreur, une addition de plus de 2 chiffres, nous déclarons ressentir une admiration sans bornes pour ces calculateurs professionnels, jonglant avec une habilete consommée avec des lignes de chiffres innombrables et des colonnes tout aussi impressionnantes.

Parmi ces gens habiles deux hommes, deux Français, de naissance ou de cœur, ont su acquérir une maîtrise absolument extraordinaire qui leur a permis de récolter, avec une renommée immense et universelle, les étonnements des corps savants et qui a fait pencher sur eux les regards des psychologueset des penseurs. Nous avons nommé : Jacques Inaudi et Maurice Dagbert.

Nous tenons, en effet, quoique relativement differentsl'un de l'autre, à associer ces deux hommes dans le même hommage et dans la même étude. Le passé et le présent étant ici en quelque sorte dans une étroite dépendance, puisque l'admiration qu'il eut pour son précurseur fut à l'origine des magnifiques performances de M. Dagbert.

Commençons donc par rappeler très succinctement la carrière extraordinairement brillante de celui dont le nom est aujourd'hui familier à l'univers entier, et, quand nous affirmons la célébrité mondiale de Jacques Inaudi, il n'y a vraiment aucune exagération de notre part.

Qu'on en juge...

Paris accueillit officiellement Inaudi sur la scène des Folies Bergères en 1881 et il n'y a pas, sans doute, une seule scène de variétés de Paris et des grandes villes de France où Inaudi n'ait paru une ou plusieurs fois. Citons à Paris laScala (1884) le Concert Parisien (1892-1893), l'Olympia où il parut pour la première fois en 1894 et où il vint ensuite maintes fois, les Folies Marigny (1900), Parisiana (1908-1910), etc.. etc.. Il nous souvient pour notre part d'avoir admiré Inaudi aux environs de 1924 sur la scène de Bobino.

Ce n'est qu'en 1939 que cet extraordinaire sujet donna a Paris sa dernière représentation.

Cela situe d'une façon parfaite la carrière remarquable de cet homme probe et simple qui, malgré ses dons rarissimes ne prétendit pas à la fortune.

Inaudi figura brillamment sur les plus grandes scènes étrangères.

En Angleterre, la tournée Moss and Stoll Tour se l'adjoignit à plusieurs reprises et il souleva dès 1893 l'enthousiasme des spectateurs londoniens de l'Hippodrome, du Pavillon et de Tivoli.

New-York le vit chez Koster et Bial dès 1894 et il faisait en Amérique du Nord toute une série de circuits qui lui prenaient plus d'un an de son existence avec Keith, Proctor Orphéum circuit, etc..

Il faisait ses débuts peu de temps après en Europe Centrale où il revint d'ailleurs maintes fois dans la suite.

L'esprit germanique méthodique avait été très étonné des facultes de notre concitoyen lorsqu'il parut en 1897 au Circus

Reuz de Berlin et en Autriche chez Ronacher.

Puis on le vit à nouveau au Wintergarten de Berlin (1904-1905) et à l'Apollo de Vienne (1905), à Leipzig, Hamhourg, Dresde, etc..

Quelques années plus tard (1910), c'etait au tour de l'Italie de l'applaudir ; a Rome au Salone Margherita, à l'Eden de Turin et au Trianon de Milan.

Enfin nous citerons, parmi ses tournesslointaines, celles d'Amérique du Sud avecla tournée Séguin (1905) et de Nouvelle Zélande et d'Australie avec le Tour Harry Rickards, etc.. etc..

Une extraordinaire particularité de ses présentations était sa faculté de pouvoir présenter chacun de ses numéros dans la langue de son auditoire. Une quinzaine de jours de travail lui suffisait pour assimiler les langues étrangères assez convenablement pour saisir et se faire entendre non seulement en français, mais encore en italien, espagnol, allemand, anglais etrusse.

Cette observation est loin d'être négligeable pour le psychologue, puisqu'elle prouve clairement que les facultés hypermnésiques de Jacques Inaudi ne se cantonnaient points dans laseule science, en quelque sorte mécanique des chiffres. Il est probable qu'exercée, sa mémoire aurait pu également donner lieu à d'admirables performances dans les domaines les plus divers. Rapportant les faits dans leur simple brutalité, il ne nous appartient pas d'insister aujourd'hui sur ce fait primordial qu'il sera peut-être possible d'examiner un jour prochain.

Le monde savant, quoique sans nous apporter d'observation ou de réflexion intéressante, n'avait pas manqué de se pencher sur le cas de Jacques Inaudi. En 1892, une commission avait été chargée de son examen.

Avec le célèbre psychiatre Charcot et l'illustre mathématicien H. Poincaré, elle comprenait les noms les plus distingués de l'époque avec, en particulier, Darboux, doyen de la

M. Jacques INAUDI

faculté des sciences, et Tisserand, directeur de l'Observatoire de Paris.

Rappelons les plus remarquables réussites du calculateur multiplications instantanées de deux nombres de 6 chiffres soustractions immédiates de deux nombres de 21 chiffres divisions d'un dividende de 7 chiffres, par un diviseur de 4 ou 5 chiffres, extractions de racines carrées et cubiques de 3 chiffres et une décimale à la racine.

Aujourd'hui, l'ancien berger Piémontais termine ses jours dans le calme et le silence de sa petite maison de Champigny où il ne désire plus rien que le repos et que l'oubli.

Malgré son grand âge, aucune de ses facultés ne sont altérées et au visiteur curieux de savoir le résultat d'un long calcul il répond sans hésiter et sans erreur.

Il nous a été agréable d'écrire ces quelques lignes comme un hommage mérité au passé qui s'éloigne de nous, non sans tristesse, avec tout ce qui nous fut cher et qui ne sera plus.

Mais la contemplation d'un brillant présent et, nous le souhaitons, de l'avenir, va, avec Maurice Dagbert, dissiper sans peine notre nostalgie.

Celui-ci est né le 20 juin 1913 à Calais. D'un milieu per fortuné, il n'eut guère le loisir de pousser ses études, cependant alors que son prédécesseur n'avait que des connaissances générales des plus rudimentaires, il put fréquenter l'école jusqu'à 12 ans.

Il y fut incontestablement un bon élève et se faisait déja remarquer, nous dit-on, par son aisance à résoudre mentalement les problèmes d'arithmétique habituellement proposés la sagacité des écoliers.

Ce fut en 1930, à 17 ans, que sa voie lui fut clairement indiquée lors d'une séance de M. Inaudi, avec lequel il eut depuis lors, d'excellentes relations, pleines d'admiration et de respect amical.

Désireux de faire aussi bien que le maître, il s'exerca méthodiquement pendant six ans, époque où il put vraiment présenter un programme cohérent qui ne devait pas tarder a dépasser celui de son modèle.

Comme le disait M. Pérès à la « Dépêche de Paris », le curieux est que M. Dagbert a mis seul au point les règles évidemment empiriques qui basent ses calculs. En tous cas, il montre dans le calcul mental rapide une puissance et une lecture intérieure supérieures à celles d'Inaudi.

En 1939, il avait été incorporé au 1er B.A.M. et, comme tant d'autres, fait prisonnier à Lille. Il eut, pendant 3 ans, tous les loisirs nécessaires pour largement développer ses dons en amusant et en intéressant ses camarades de captivité.

M. Dagbert se présente sous un aspect extrêmement sympathique et physiquement sous un équilibre parfait.

Cependant les à côtés du psychisme humain ont incontestablement beaucoup plus d'attraits pour lui que les satisfactions d'ordre corporel. Tout ce qui concerne la métapsychique l'intéresse prodigieusement ; il est d'ailleurs très averti de toutes ces questions.

Capable d'une concentration psychique extraordinaire, il a pu réussir avec grande aisance maintes expériences difficiles et rares parmi lesquelles des essais de suggestion, de magnétisation tout à fait exceptionnels, rendant compte magnifiquement de son aisance psychique et de sa puissance de volonté.

Il serait extrêmement désirable de pouvoir, un jour, reprendre avec M. Dagbert des expériences plus strictement métapsychiques que ses essais habituels. Possesseur d'un esprit d'analyse très scientifique et d'un grand pouvoir d'autoscopie, de telles expériences seraient, à coup sûr, des plus fructueuses.

M. Maurice DAGBERT

Comme pour son prédécesseur, le monde savant s'est penché sur cette énigme psychologique, tant au Palais de la Découverte qu'à l'Académie des Sciences.

C'est le 23 avril 1945 que M. Dagbert fut officiellement présenté à l'Académie des Sciences devant une commission présidée par M. Caullery qui comprenait, en particulier MM. Joseph Pérès, Jean Chaze et Gaston Fayet.

Bien entendu, à l'issue de ces essais, il reçut les félicitations du bureau et le Ministère de l'Information publiait un communiqué où il était dit :

« ...Une série de calculs que deux opérateurs, disposant de machines à calculer les plus modernes de l'Institut Henri Poincaré et de tables, avaient mis 2 heures 1/2 à mener à bien, ont été résolus en une demi heure devant l'illustre Académie... ».

Nous donnons d'ailleurs ci-après (page 23) le compte-rendu de l'Académie des Sciences concernant cette affaire (*).

(*) Acquiesçant à notre demande, l'Académie des Sciences, sous la signature de ses deux secrétaires perpétuels, MM. Lacroix et L. de Broglie, nous a autorisés, le 20 août 1946 à reproduire le compte-rendu de la présentation de M. Dagbert devant cette illustre compagnie.

Contrairement à l'opinion de plusieurs de nos amis éminents, nous pensons que le psychisme très particulier des calculateurs mentaux extraordinaires rentre dans les catégories des psychismes paranormaux, sur lesquels se penchent avec tant d'intérêt les métapsychistes, ou, tout au moins, les côtoie.

Si la chose peut, à la rigueur, sembler contestable chez des esprits équilibrés et d'apparence tout à fait normale, tels que Dagbert ou Inaudinous paraît bien que l'on pourra beaucoup mieux toucher du doigt la réalité et l'exactitude de notre hypothèse avec le calculateur belge Oscar Verhaeghe.

Né à Bousval, le 16-4-1926, dans une famille de modestes fonctionnaires (son père était facteur) celui-ci se présente, sans conteste, comme un débile mental, dans toute l'acception du terme.

Jusqu'à ces tous derniers temps, toutes ses réactions devaient le faire considérer comme une malheureuse épave maine, au point que, le 22-12-44le juge de paix communal sollicité par la municipalité deGenval, était amené à rendre le 12-3-42 une ordonnance de séquestration à domicile, s'appuyant sur le rapport du Dr de Smedtde Wavre en date du 15-1-42.

La situation du jeune homme et de sa famille était aussi bien fâcheuse à maints points du vue.

Cependant, au cours des nombreux tests auquels l'infortuné Oscar avait été soumis, les observateurs purent constater chez lui une faculté extraordinaire : une aisance remarquable dans les opérations de calcul mental. On avait d'ailleurs pu en découvrir les prémisses, fort loin, dans son enfance.

Si l'adolescent de 17 ans s'exprimait, nous dit-on, «comme un bébé de 2 ans », en revanche, sans qu'il puisse en indiquer d'ailleurs, le miraculeux mécanisme, les opérations arithmétiques, les plus longues et les plus compliquées, s'effectuaient « dans son cerveau déficient » mais normalement constitué d'après le corps médical, avec une incroyable rapidité et sans erreur.

Il est, selon nous, infiniment suggestif de constater l'analogie des réponses de ce « sujet » avec celles des nombreux voyants, que nous avons eu l'occasion de rencontrer.

Alors qu'un individu « normal » (?) prétend expliquer son mécanisme psychologique par un travail généralement assez long, de réflexions, d'association d'idées, d'analogies et de similitudes, les individus « paranormaux », même cultivés et entraînés avouent avec une étrange unanimité — à l'exception des formes spiritoïdes — leur incapacité d'entrevoir et encore moins de comprendre quoi que ce soit à leur mécanisme psychique.

Comme le calculateur belge, chacun nous répond vaguement : «je ne sais pas » .- « Cela me vient comme cela ...» «Je

Oscar VERHAEGHE

vois un cliché » , « Je devine ». Etrange, mystérieuse choseque ce domaine intuitif où, comme dans le cas d'O, Verhaeghé, les réponses « géniales » jouxtent la plus lamentable intellectualité ! ...

Dans un tel contraste, si brutalement accentué, le psychologue professionnel « doit », nous semble-t-il, mieux que partout ailleurs trouver la clé du mystère, entrevoir la passerelle rejoignant le normal et le paranormal. De plus, alors que les clichés des voyants sont, généralement, d'une subtilité et d'une complexité extrêmes, d'une variété défiant et écartant toute étude méthodique, les chiffres, eux, dans leur sécheresse simplificatrice, s'offrent au contraire comme un terrain moins, mouvant, plus solide, sur lequel il pourrait être possible de fixer les fondations d'un mécanisme d'études bien organisé et précis. Celui-ci reste encore dans le domaine des potentialités, mais il ne nous paraît pas indifférent que le problème: ait pu être posé.

A l'heure actuelle, grâce à la patience et au dévouement de l'ingénieur C. Fernand (*) le jeune calculateur belge offre un aspect physique agréable,très jovial et sympathique,quoique timide, gauche et assez craintif, sa parole est des plus rare, saccadée et peu claire. Il se prête avec la plus grande docilité aux expériences souhaitées, si longues soient-elles, sauf aux heures des repas.

(*) Tous les renseignements dont nous faisons état nous ont été fournis par M.C Fernand, ingénieur,ou ont été tirés soit du prospectus publicitairede M.O.V. , soit des journaux belges ci-après (17-9-46). La Nations S Belge (9-9-46), La libre Belgique (30-8-46). Nous comptons, sous peu pouvoir examiner à l'A.F.E.M. cet intéressant phénomène.

Plusieurs groupements savants ont consacré divers examens à ce prodigieux calculateur.

A Uccle, le 10.8.1946, un jury, composé de Melle Pholien, de la Société belge d'astronomie et de MM. Moreau,Bourgeois, Arend, Roland, Dof, Ladet, tous spécialistes des calculs de par leurs fonctions, examinait le jeune homme. L'éminent calculateur Kraichit, de l'université de Bruxelles, en faisait autant le 6-9-46. Tous ont été émerveillés de la précision des résultats et de la rapidité extraordinaire des réponses.

Nous donnerons ci-aprés, quelques exemples des performances réalisées, Elles comportent, comme chez les deux calculateurs précédents, certaines spécialités. En outre, point fort important, alors que M. Dagbert se livre, pour la mise sur pied de ses réponses, à une gymnastique intellectuelle extraordinaire et fort ingénieuse, dont il a donné parfois le processus, par contre, — et cela, nous le répétons, nous paraît à la fois déconcertant et de haute signification — M.O. Verhaeghe semble impuissant à imaginer le moindre artifice de calcul : la réponse exacte, après un mécanisme mal défini, surgit en quelque sorte spontanément à sa pensée.

(Les élévations aux puissances diverses de suites de chiffres semblables sont une spécialité de M. (). V.)

B. de Cressac Ingénieur E. C. P.

Les exercices de M. Dagbert

Il nous a paru intéressant de donner in extenso pour nos lecteurs les exercices réalisées par M. Dagbert devant les membres de l'Association Françaises d'Etudes Métapsychiques en mai 1946.

Ces exercices constituent, en effet, une indication très typique des performances obtenues et des acrobaties intellectuelles dont M. Dagbert est capable.

Certains temps ont été soigneusement minutés ou plutôt « secondés » ce qui permettra au lecteur de se rendre exactement compte de la virtuosité de l'opérateur.

Les opérations les plus simples auxquelles se livre M. Dagbert sont, bien entendu, les multiplications.Les additions énormes ou les soustractions fantastiques auxquelles excellait Inaudi ne paraissent pas retenir profondément son attention.

Il donnera « instantanément » des résultats comme ceux-ci :

Comme dans la remémoration des 707 décimales calculées du nombre piil semble que M.. Dagbert fasse surtout appel à une prodigieuse mémoire pour réussir ses performances.

En effet, il possède toute une collection de tableaux où les puissances de deux chiffres sont exactement consignées. Cependant, M. Dagbert prétend, au contraire, que la mémoire ne joue aucun rôle — si l'on peut dire — dans l'élaboration de ses réponses. Il possède, nous dit-il, une infinité de « trucs » de Calculs dont il use avec une virtuosité défiant toute imagination (* )

(*) Les règles simplificatrices découvertes par M. Dagbert ne sont point des artifices de calcul d'ordre arithmétique comme celui de la multiplication simplifiée d'Oughtred destinée à obtenir plus rapidement que par le moyen normal le produit de deux nombres à une unité près d'un certain ordre. Les règles de M. Dagbert sont infiniment plus complexes, plus bizarres et aussi plus rigoureuses. Elles constituent plutôt des moyens mnémotechniques dénotant une aisance extraordinaire du maniment des chiffres, et en quelque sorte une familiarité inimaginable dans leur fréquentation.

Voici, selon lui, la genèse de la multiplication de 2 chiffres dont le chiffre des dizaines est 9. Par exemple : 93 x 96 = 8.928.

« Vous cherchez, nous dit-il, ce qui manque au 2 nombres pour arriver à 100 et vous faites le produit de ces différences. Le résultat représente les deux derniers chiffres du produit.

100 — 93 = 7 100 — 96 = 4 7 x 4 = 28

28 représente les deux derniers chiffres.

Pour avoir les 2 premiers chiffres du produit, retranchez du multiplicande ce qu'il manquait au multiplicateur pour arriver à 100, ou vice-versa.

93 — 4 = 89 ou 96 — 7 = 89

Le résultat cherché est bien 8.928.

La multiplication de 2 nombres dont le chiffre des dizaines est 5 est plus compliquée et deux cas sont à envisager :

1° si la somme des unités est paire, il vous suffira de faire le produit des unités pour avoir les deux derniers chiffres du produit.

Par exemple avec 58 x 52 = 3.016 vous avez 8 + 2 = 10 donc pair, 8 x 2 = 16 vous donne les deux derniers chiffres du produit.

Pour avoir les deux premiers chiffres vous devrez ajouter à la demi somme des unités le chiffre 25 8+2 / 2 = 5 avec 5 + 25 = 30.

30 constitue bien les deux premiers chiffres du produit qui est 3.016.

2° si la somme des unités est impaire, vous opérez contint ci-dessus pour obtenir les deux derniers chiffres du produit mais vous ajouterez 50 à ce résultat.

Par exemple, prenons le produit 58 X 53 = 3.071.

Nous avons 8 + 3 = 11 donc impair. On fera 8 x 3 =24 et on en tire les deux derniers chiffres du produit en faisant 24 + 50 = 74.

Pour obtenir les deux premiers chiffres cherchés, vous opérerez comme ci-dessus en prenant soin de retrancher 1 de la deuxième demi somme de nos deux derniers chiffres.

Nous avons :

8+3 — 1 = 5 et 5 + 25 = 30

2

ce qui nous donne bien le produit demandé : 3.074.

Veut-on maintenant connaître le procédé empirique préconisé par M. Dagbert pour extraire une racine cubique de 2 chiffres à la racine ?

Il faudra auparavant connaître parfaitement les cubes des 9 premiers nombres :

13 = 1 43 = 64 73 = 343

23 = 8 53 = 125 83 = 512

33 = 27 63 = 216 9 3 = 729

On constate donc une correspondance entre le chiffre des unités du cube et celui de la racine. La voici :

Chiffre des unités du cube :.... 1,2,3,4,5,6,7,8,9,0 » » » de la racine : 1,8,7,4,5,6,3,2,9,0

Ceci étant, considérons la racine à extraire, soit :

V 195.112 = 58

Nous séparerons le nombre proposé en tranche de 3 chiffres sur la droite. Nous obtenons :

195 112

La première tranche étant 195, nous la comparons avec le tableau ci-dessus. Comme elle est comprise entre 125 et 216, nous en concluons que le chiffre des dizaines sera celui du chiffre le plus bas. Soit : .5

Comme nous connaissons la correspondance des chiffres des unités 2 et 8, nous en tirons le résultat demandé : 58.

Tout cela est fort ingénieux et représente un entraînement, une virtuosité, une gymnastique intellectuelle à l'égard des ombres véritablement inégalable.

Sera-ce pratique pour la plupart d'entre nous ? Nous ne saurions, hélas, l'affirmer. Cela nous montrera, tout au moins, le mécanisme cérébral conscient utilisé par M. Dagbert. Nous ne sommes d'ailleurs pas certain que ce mécanisme conscient soit celui réellement employé et qu'un autre mécanisme, inconscient celui-là, ne soit pas le bon.

Tous ces procédés ne manquent pas d'intérêt et l'on ne risquera rien d'essayer de les utiliser... mais on est en droit de se demander s'il ne s'agit pas là plutôt d'une sorte de moyen mnémotechnique analogue à ceux que nous employons tous dans les occasions les plus diverses.

Pourquoi ces opérations compliquées permettent-elles à la mémoire de retrouver le résultat précis recherché avec plus de facilité que d'opération directe, il n'est pas dans notre objet de le rechercher, notre ami Salzy étant infiniment plus qualifié que nous-même dans l'étude de ce difficile problème.

On peut d'ailleurs remarquer quelle immense contribution est demandée à la mémoire proprement dite dans ces opérations complexes, puisque chaque cas devient, en somme, un cas particulier qu'il y a lieu de repérer et de reconnaître dans la multiplicité des cas, exactement de la même façon que M. Dagbert nous affirme avec juste raison que la 384e décimale du nombre pi est un 4, précédé d'un 8 suivi d'un 8, suivi de... et de....

La rapidité des opérations réalisées par M. Dagbert tient reellement du prodige, Voici, par exemple quelques résultats chronométrés par nous, et qui, mieux que de longs discours.

indiqueront clairement à qui voudra s'en rendre compte, l'allure générale de nos essais :

Combien y a-t-il de secondes en 58 ans ?.. = 1.830.297.600 en 3" .

Les résultats ci-après, enregistrés autre part, sont encore plus typiques et représentatifs de l'extraordinaire vitesse de calcul de M. Dagbert :

V 45.771.206.483.146.137.993 == 8.553 en 45"

V 25.795.275.850.323 = 29.547 en 1'

Somme des 56 premiers cubes = 1 + 23 + 33 +........

= 2.547.216 en 1'.

Il semble bien que dans les extractions de racines, M. Dagbert réalise réellement une sorte d'opération arithmétique mais avec une virtuosité dépassant tout à fait notre entendement. Il prend soin, en effet, non seulement de réclamer des nombres donnant à la racine un chiffre exact, mais encore de faire séparer par ses interrogateurs les nombres en tranches de 3 chiffres, comme pour une opération arithmétique véritable.

Cependant, il est d'autres opérations familières à M. Dagbert pour lesquelles le mécanisme psychique employé devient encore plus compliqué et se situe incontestablement sur un plan absolument différent de la cérébration normale en pénétrant, à coup sûr, dans les méandres mystérieux de l'inconscient métapsychique.

En voici un exemple :

M. Dagbert, muni d'un violon, nous demande de lui donner à extraire 4 racines cubiques de 3 chiffres à la racine, cependant qu'il lira pour la première fois un morceau de musique simple. Le résultat doit être obtenu au bout 32 mesures. (*)

(*) M. Dagbert est un musicien sans prétention...

Nous avions choisi un morceau peu connu d'un concerto d'Alberto Bachmann et avions demandé les résultats de :

Les 4 résultats cherchés 735 387 534 873 ont été obtenus, comme prévu, en l'25"

Ainsi 2 opérations psychologiques absolument différentes, faisant intervenir à la fois des réactions physiologiques très diverses pouvaient être parfaitement réussies, ce qui laissait présumer une forme de personnalité des plus complexe.

Ne serait-ce que par cette seule opération, l'examen de M. Dagbert par une Société de recherches métapsychiques devenait tout à fait justifié et nécessaire. Nous sommes heureux d'avoir pu, les premiers, noter cette observation.

Mais il est encore un point important où les qualités de M. Dagbert ressortent encore davantage du domaine des études métapsychiques. Voici en quoi :

Toutes les opérations effectuées par le calculateur sont inscrites, l'une après l'autre, sur un tableau. Dès que le tableau est rempli de chiffres, le sujet répète par cœur le tout sans erreur. Aune condition cependant : le tableau ainsi prépare doit toujours être parfaitement net à ses yeux. Un chiffre mal fait, mal écrit, un nuage de craie mal effacé, un signe ajouté mal à propos, et tout le merveilleux mécanisme de sa mémoire est en défaut...

En effet, dans l'opération mnémonique, le sujet « voit » nousdit-il, le tableau avec tous ses détails et ses défauts ; si chiffres ont été nets et bien calligraphiés, la remémoration est parfaite, ce qui n'a pas lieu dans le cas contraire.

Il y a là une sorte de « vision » que l'on peut supposer sinon identique du moins analogue à celles de nos sujets voyants ».

Comme eux, M. Dagbert la considère comme ayant de véritables caractères d'objectivité. Un tel tableau, bien assimilé, peut, nous dit-il, être aisément retrouvé par la suite, voire même à des intervalles de temps considérables, et à la volonté du sujet. En ce cas, il apparaît toujours sous forme de vision parfaitement objective, et non sous la forme du rappel mental habituel. ,

Bien mieux, dans une même séance, si l'on multiplie les tableaux de textures identiques, il devient difficile à ce sujet hypermnésique de faire la sélection nécessaire entre les divers tableaux successifs à moins d'un effort énorme.

Pour lui éviter ce travail jugé excessif et hors de ses possibilités normales, on a employé des tableaux de vives couleurs dont les renseignements viennent se superposer sans confusion aucune dans sa pensée. On débutera, par exemple par de là craie blanche sur un tableau noir, puis de la craie rouge sur un tableau blanc, puis delà craie jaune... etc..

Or les résultats sont loin d'être identiques sur tous les tableaux. La persistance des données dans la mémoire du sujet dépend, ainsi que leur aisance d'assimilation, des coloris employés.

Nous avons pu constater que la mémoire de M. Dagbert suivait justement les mêmes variations que celles observées lors de nos essais sur la télépathie. Il y a là une donnée qu'il serait, sans doute, fructueux de pousser plus avant. (*).

(*) V. « Sciences Métapsychiques » cahiers I et II

Un autre phénomène psychique qui nous a été signalé par M. Dagbert et qui rentre, cette fois, complètement dans le mécanisme psychologique métapsychique est celui de ses découvertes numériques spontanément obtenues durant son sommeil, sous forme de rêves.

M. Dagbert, dont la plus grande joie est une promenade dans le royaume toujours varié et surprenant des nombres, ressent souvent une sorte d'illumination au milieu de son sommeil : unnombre quî, a priori, ne représente rien de mystérieux et de rare lui apparaît avec insistance et son souvenir persiste au moment du réveil.

Or, à la réflexion et en soumettant ce nombre à une analyse ultérieure, on constate qu'il présente régulièrement une particularité curieuse qui permet de susciter les plus grands étonnements du public.

Sans avoir l'air de rien, M. Dagbert demande par exemple à l'un un nombre de 5 chiffres, comme 53.799, et à l'autre un nombre de 6 chiffres, comme 591.789. Il conseille ensuite innocemment de multiplier ce dernier par 9.091, et, par un miracle dont M. Dagbert connaît le secret, le public voit avec surprise apparaître le résultat 5. 379.953.799.

M. Dagbert a mis sur pied un nombre considérable de « récréations » de cette sorte grâce au seul mécanisme de son subconscient.

Terminons en indiquant quelques' fantaisies réussies avec brio par M. Dagbert.

a) On pourra lui demander d'indiquer les jours de n'importe quel quantième ; la réponse parviendra exacte et immédiate (*).

(*) Les problèmes sur le calendrier se résolvent au music-hall, on le ait, à l'aide de « clés » permettant un calcul mental assez simple et rapide. Du point de vue psychologique, ce calcul ne présente donc qu'un intérêt assez médiocre, étant à la portée de quiconque connaît le maniement de ces trucs. Maints artistes sont capables de présenter avec élégance ce numéro toujours très apprécié du public, mais ce qu'il y a de tout à fait remarquable dans la présentation de M. Dagbert est, à la fois, son incroyable virtuosité et la vitesse d'obtention du résultat souhaité.

On aura, par exemple, avec toute l'apparence de la spontanéité :

6 novembre 1898 était un dimanche 22 juillet 1914 était un mercredi 2 janvier 1899 était un lundi, etc..

Voici l'ingénieux procodé utilisé par M. Dagbert, Il faut d'abord connaître les chiffres clés se rapportant aux 12 mois de l'année ordinaire :

janvier 0 mai 1 septembre 5

février 3 juin 4 octobre 0

mars 3 juillet 6 novembre 3

avril 6 août 2 décembre 5

et pour les années bissextiles :

janvier 6 février 2

Le jour de la semaine d'une date comprise entre 1900 et 1899 vous est donné en ajoutant au chiffre clé, le quantième, le nombre d'années écoulées depuis 1900 et ce même nombre divisé par 4 (années bissextiles). On divisera ce nombre par 7 et on obtiendra le jour de la semaine d'après le reste de la division :

1 == lundi 2 = mardi 0 = dimanche

Si nous désirons connaître le jour du 28 mars 1927, nous, ferons :

3 + 28 + 27 + (27/4=6) = 64

la division 64/7 a pour reste 1 et 1 = lundi

Pour les années comprises entre 1800 et 1899, on ajoutera 2 au résultat final, etc..

Si nous désirons connaître le jour du 15 janvier 1864, nous ferons :

6 + 15 + 64 + (64/4=16)= 101

la division 101+2/7 a pour reste 5 5 = vendredi

b) Voici une autre remarquable réussite de M. Dagbert. On préparera un tableau de 21 cases en 3 colonnes et 7 lignes. Des membres de l'assistance lui indiqueront, dans un ordre quelconque et par leurs seules coordonnées, des nombres de 2 chiffres à leur convenance. Par exemple : B 5 le nombre 35 C 7 le nombre 23, etc..

On obtiendra un tableau de la forme de celui-ci :

A

B

C

1

11

00

15

2

23

44

18

3

99

36

37

4

80

92

21

5

27

35

43

6

48

89

11

7

76

71

21

367

68

70

Pendant toute l'opération, M. Dagbert tourne le dos au tableau. Il répète ensuite par cœur et sans erreur, tous les nombres énoncés dans leur suite normale, à condition qu'il n'y ait pas eu d'erreur au moment de l'émission, il l'ail ensuite l'addition chiffre par chiffre sans se tromper,

Il répète enfin le tableau tout entier, sans erreur, comme s'il l'avait réellement sous les yeux.

c) Voici, pour terminer, une trouvaille inédite de M. Dagbert, fruit de ses loisirs de captivité.

Une personne est priée d'écrire « secrètement » un nombre de 3 ou 4 chiffres (soit par exemple 7809). Vous lui demandez de vous donner les restes de la division de ce nombre par 17-23 et 29.

7809 : 17 a, vous est-il répondu, pour reste 6 7809 : 23 » » 12

7809 : 29 » » 8

Vous multipliez alors ces restes respectivement par les nombres :

8671 3451 10557

et vous additionnerez les résultats :

6 x 8671 = 52026

12 x 3451 = 41412

8 x 10557 == 84456

177894

Divisez finalement ce dernier nombre par 11339, le reste de la division vous donnera inéluctablement le nombre secrètement pensé : 7809.

Voici une belle expérience de divination, de voyance ou de transmission de pensée que nous ne pouvons cependant, en toute bonne foi, inscrire à l'actif de la métapsychique.

B. de Cressac Ing. E.C.P.

Extrait du tome 220 des Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences

Académie des Sciences

Séance du Lundi 23 Avril 1945

Présidence de M. Maurice Caullery

RAPPORTS

Le Calculateur mental Maurice Dagbert, par MM. Gaston Fayet, Jean Chazy et Joseph Pérès.

A la demande de MM. les Secrétaires perpétuels, nous avons examiné, le 10 mars dernier, le Calculateur mental Maurice Dagbert, qui désirait être présenté à l'Académie.Les résultats de cet examen ont été concluants et nous paraissent mériter d'être résumés dans les Comptes rendus.

La puissance de calcul de M. Dagbert paraît être comparable à celle de Jacques Inaudi, présenté à l'Académie par Darboux en 1892. Comme Inaudi, M. Dagbert est servi par une mémoire exceptionnelle. Il nous a déclaré combiner les chiffres à l'aide d'images extrêmement vives qu'il obtient en fermant les yeux ou fixant un objet blanc (le plafond de la salle où il opère, par exemple). Il voit les chiffres apparaître, à mesure qu'il les entend énoncer, comme s'il les axait écrits lui-même sur un tableau.

L'un des exercices qu'exécute M. Dagbert témoigne de cette faculté d'évocation précise et durable : c'est l'addition de 6 ou 10 nombres de6 chiffres qui lui sont dictés, par tranches de 2 chiffres énoncés dans un ordre quelconque, de façon à remplir toutes les cases d'un tableau à 3 colonnes et 6 ou 10 lignes. M. Dagbert, qui tourne le dos au tableau, effectue l'opération comme s'il avait les nombres sous les yeux.

Au cours de la séance du 10 mars, qui a duré 2 h.30 min., M. Dagbert a eu l'occasion d'effectuer des calculs variés(calen-drier perpétuel pour les dates grégoriennes ou juliennes, multiplications, puissances et extraction de racines). Les détails sont consignés dans un procès-verbal de la réunion qui versé auxArchives de l'Académie. A litre d'exemple indiquons que, en 2 min. environ,il a obtenu les racines exacte

et

et, en 1 minute 25 secondes, les 3 premiers chiffres (17,2) à la racine cubique, non entière.

M. Dagbert n'a fait que des études primaires et se naissances mathématiques, en algèbre élémentaire, sont à peu près nulles. Son goût pour le calcul a été très précoce et une visite qu'il a faite à Inaudi, lorsqu'il avait 14 ans, l'a amemne a un effort personnel qui, évidemment, a été très fructueux. Il nous a dit avoir obtenu seul les règles qu'il utilise dans ces calculs, règles qui, pour lui, sont purement empiriques et dont ne s'explique pas les raisons. Il nous a donné l'exemple, particulièrement simple, de la règle qu'il emploie pour evaluer le cube d'un nombre de deux chiffres (du) : il utilise deux nombres clés, déterminés par le chiffre des unités u, qu'il sait par cœur, mais dont l'origine lui échappe. On reconnaît de suite que le premier nombre clé x est le chiffre des unités, le second y le nombre des dizaines dans 3 u2. La règle de Dagbert apparaît alors comme résultant du développement du binome (10d-i-u)3, le calcul étant dirigé pour obtenir successivement les divers chiffres du résultat : u3 donne le chiffre des unites et des retenues, à reporter; xd, auquel on ajoute le report, done ne le chiffre des dizaines et de nouvelles retenues; (3u+dy)d'en ajoutant les retenues, le chiffre des centaines, enfin le report effectué, auquel on ajoute d3, donne les mille du résultat.

Il n'est pas surprenant dans ces conditions que M. Dagbert, dont la puissance de calcul et la rapidité sont remarquablés dans les domaines qu'il connaît bien soit déroulé par des questions très simples (telles que l'une des questions posees a Inaudi lors de sa présentation en 1892), mais nécessitant quelques transformations algébriques.

Après la clôture de la séance M. Dagbert a été présenté aux Membres de l'Académie et a exécuté devant eux quelques-uns des calculs mentaux fort compliqués dont il est capable.

Après une démonstration Dagbert

On écrirait un volume de réflexions et de suggestions au sortirde l'expérience Dagbert.Peu de démonstrations m'ont paru aussi excitantes » pour l'esprit. Je me bornerai à jeter deux ou trois remarques sur le papier.

La première : on n'est pas tenté, en présence de M. Dagbertet de ses prouesses stupéfiantes, de penser à un « truqueur », et je dis tout de suite que j'écarte formellement cette hypothèse. Cependant, quand il nous réalise, en quelques secondes, la « mise à la puissance» 5 (ou 6 ou 7) d'un nombre choisi de deux chiffres, on ne peut — « scientifiquement » — eliminer lapossibilité que le sujet ait appris par cœur les nombres obtenus parles « mises aux puissances » en question des 90nombres de deux chiffres (ou même ces jalons précieux que constituent les « puissances 3 ou 4 »). Ce serait une réussite de mémoire, mais à la portée de bien des hommes spécialisesdans cette activité.

Un fait m'a spécialement frappé, c'est ce que nous dit M. Dagbert de la façon dont il procède pour «vider » son cerveau des « tableaux » qu'il vient d'y « enregistrer ». Et d'abord, ce mot de « vider » ! Est-ce que le dit « tableau » l'encombre?

Suivant la vieille conception du cerveau-disque-enregistreur, faudrait-il donc admettre que les replis des circonvolutions, a surface malgré «tout limitée, n'autorisent pas à conserver plus d'un certain nombre de « clichés » ? Mais, au fait, on a rarement vu que le cerveau d'un homme âgé donne l'impression d'etre«encombré », ait besoinde se « nettoyer ». Un cerveau richede notions peut continuer en à enregistrer de plus en plus nombreuses tout en les classant et en les répertoriant à mer-veille, comme cet éminent Père Jésuite dont nous parlait le Dr Morlaas, qui passait sa vie à lire sans jamais prendre la moindre note mais se rappelait toujours à quelle page exacte de quel livre se trouvait la référence dont il avait besoin.

Mais non le détail de cette.référence). Celui-là n'effaçait rien.

Pourquoi M. Dagbert efface-t-il ? Faut-il supposer que le « coin » du cerveau qu'il a spécialement cultivé pour pratiquer son effarante spécialité est, lui, nettement délimité (et par conséquent limite). On aimerait (qu'il nous en excuse !) effectuer des coupes et sondages sur des portions successives de cet effarant cerveau.

Autre chose : il semble acquis que le Révérend L'ère Jésuite dont parle le Dr Morlaas confiait ses souvenirs à son « inconscience » et ne s'en souciait plus guère. M. Dagbert, lui, quand il « travaille » conserve ses chiffres à sa portée (par un effort de volonté qu'il serait curieux d'analyser). Faut-il dire que les dits chiffres demeurent à la surface de sa conscience ? Pas exactement. Quand, durant son expérience, M. Dagbert s'entretient avec la salle, ou qu'il fait du défrichage, au violon, la surface de sa conscience semble évidemment occupée par autre chose que les chiffres (avec lesquels il est en train de jongler mentalement). Ce « jonglage» semble s'opérer dans une sorte de « seconde conscience » (non pas cependant la « conscience des profondeurs » où le R. P. X.... enfouit délibérément ses souvenirs, sûr de les retrouver à point nommé comme un chien qui a enterré un os). Combien de « couches » de conscience un homme normal possède-t-il ? Et combien M. Dagbert ? (n'oublions pas que nous sommes dans le seul domaine de la métamorphose dont il faut se garder de penser qu'il corresponde réellement à l'ondoiement infini des phénomènes).

Autre chose encore, j'y reviens : par quelle stupéfiante concentration (volonté) M. Dagbert retient-il dans le champ de sa conscience (couche sous-jacente) un « tableau », deux trois, quatre « tableaux » — guère plus — dont les moindres traits, à telle période lui sont lisibles ? Et comment efface-t-il soudain le tout en se passant la main sur le front ? On se plairait, si on l'avait soi-même à sa disposition quelques jours, à lui demander d' « effacer à demi » tel ou tel de ces tableaux je veux dire de faire quitter à celui-ci la surface de sa conscience, en se résolvant d'essayer de le ressusciter des limbes une heure ou un jour plus tard. Et que d'autres expérimentation de ce genre à tenter ! Sans profit ? Il se pourrait qu'elles ajoutassent; du moins à nos acquits sur le mécanisme de la mémoire (touchant lequel j'ai la conviction que l'hypothèse « disqueenregistreur » nous fourvoie lamentablement).

Elargissons : il se pourrait que, de ces expériences tant actuelles que futures, nous fussions amenés à déduire certains aperçus touchant la capacité d'oubli semi-volontaire que posèdent les êtres. C'est là une des caractéristiques profondes des humanité. On oublie semi volontairement ses vilenies et ses Faiblesses, « Inconscience » — dans son genre — de ce « traître » désormais convaincu qu'il a été des pilliers de la résistance. Inconscience de cet égoïste assuré qu'il n'a vécu que pour le bonheur des siens ! C'est qu'à certaine heure, ils ont l'ait — comme M. Dagbert — le geste magique qui provoque l'oubli. Leurs « méfaits » (telle courbette aux Allemands, ce refus d'une dot à sa fille) sont-ils littéralement engloutis ? Si oui, les voilà sincères. Non coupables aux yeux de la morale. (Indignation de nombreux « coupables » amenés en Cour de Justice). Que si on leur remet sous le nez les erreurs ou défaillances, les reconnaîtront-ils seulement ? (plus que M. Dagbert des chiffres tracés par lui l'an dernier ?) Mais ces « erreurs » ou « défaillances » ont sans doute été mêlées à des souvenirs effectifs. Et ceux-ci surnagent beaucoup mieux. M. Dagbert se rappellera peut-être tel « tableau » qu'il a couvert en proie à une rage de dents ou à un « chahut » de l'auditoire.

Un mot encore. Il m'apparaît que les exploits de M. Dagbert ne touchent guère à la métapsychique. Nul l'apport avec la production d'un Voyant (ilyena eu) qui, se mettant en état de grâce (alias de réceptivité : «feuilles blanches ») nous donnerait instantanément la puissance 7 de tel nombre. On a connu, je le répète, des performances analogues. M. Dagbert, lui, fait fonctionner son cerveau suivant une technique classique avec seulement une vitesse, un brio auxquels il faut rendre hommage. Sa réussite est-elle d'ordre « supranormal » pour employer un mot consacré depuis Osty. Oui, si l'on veut, mais pas plus que le trait de génie de l'inventeur, levers inspiré du poète. (Ceux-là aussi sont des « médiums ».) Non pas au même degré certes que celle du métagnome illettré qui s'exprime soudain en sanscrit.

Ancrons-nous bien dans cette pensée que notre langage, qui commande et conditionne toutes nos recherches en ces matières, est bien vague et insuffisant. Peut-être, hélas, le restera-t-il. Mais, mais... on continuerait, pendant des pages et des pages, à divagueï (soit dit non péjorativement) sur ces sujets. J'invite le lecteur à le faire. La séance du 31 Mai, était apte à faire marcher le cerveau. C'est ce qu'il y a de meilleur.

M. Berger

agrégé des lettres

Le calculateur Dagbert devant la psychologie

Emule d'Inaudi, Monsieur Dagbert semble faire mieux encore.

Voici quelques unes de ses performances : 1°) On lui fournit quatre nombres de deux chiffres poulies élever respectivement aux puissances 8, 5, 4 et 6. Il donne les résultats à la suite après avoir effectué les calculs sans cescerde causer d'autre chose.

2°) Soit à part un nombre quelconque de 2 chiffres : il lui faut seulement 10 secondes pour l'élever à la puissance 6.

3°) De 4 nombres de 9 chiffres, il extrait les racines cubiques tout en jouant sur le violon un morceau qu'il ignorait jusque là. Temps total : 1 minute 25.

4°) On lui dicte 21 nombres de 2 chiffres pour qu'il constitue de tète un tableau de trois cases en largeur et de 7 en hauteur. Il en fait l'addition mentale mais comme si c'était 7 nombres de 6 chiffres. La difficulté avait été jetée pour une case prise au hasard.

Quelles réflexions immédiates ces performances et les procédés de Monsieur Dagbert suggèrent-elles sur le plan de la psychologie ?

C'est d'abord que la faculté de calculer est indépendante des autres. Elle s'active en même temps que Monsieur Dagbert, répond à des questions sans rapport avec les données mathémathiques, et même tandis que l'exécution d'un morceau neuf absorbe à la fois sa vue, sa compréhension musicale et sa motricité. Belle vérification de la thèse moderne que chaque faculté a ses directives et sa sphère propres.

Comment donc le calcul mental s'élève-t-il chez lui à une telle excellence ? Est-ce que il l'avait comme faculté innée ? N'a-t-il fait que la laisser jouer au grand jour de là conscience? Telle est la vieille théorie platonicienne. Nos capacités intellectuelles seraient de toute éternité ce qu'elles sont et seront alors que notre organisme a un développement effectif. Ou bien, ne vaut-il pas mieux dire que ce sont des exercices qui lui ont conquis sa dextérité présente? L'apparition fortuite des inventions dans l'histoire des mathématiques serait plutôt en laveur de cette seconde explication.

Si dans ce dernier cas, on admet avec Descartes que la raison est égale chez tous, les prodiges du culculateur seraient simplement dûs à des conjonctions heureuses. De bonne heure, les circonstances auraient concentré son attention sur cette activité, puis l'auraient conduit à poursuivre dans le même sens avec un acharnement spécial. Ce qui tendrait à faire croire à une interprétation aussi paradoxale, c'est la supériorité de sa mémoire des chiffres blancs sur celle des chiffres rouges ou jaunes. Cette mémoire semble, comme on le verra plus loin tenir, à des causes affectives et non à une structure originelle. Evidemment, la preuve décisive serait dans l'expérience suivante : prendre un assez grand nombre d'enfants quelconques, lâcher de canaliser pareillement leur attention, et voir si en nombre suffisant ils se haussent ou non jusqu'à ce niveau.

Quand on interroge Monsieur Dagbert sur ces procédés, il fournit trois indications principales.

Sa mémoire visuelle des chiffres est d'une étendue extrême. Ainsi il se rappelle les décimales du nombre pi jusqu'à la 707eme.

C'est une mémoire très concrète. Il se représente avec une exactitude impeccable les chiffres après les avoir lus tracés en blanc net sur un tableau noir. Ses évocations sont moins sûres si les chiffres sont rouges sur fond bleu et moins sûres encore avec des chiffres jaunes sur fond vert.

Il abrège ses opérations d'une manière courante. Il utilise ans les détailler des calculs qu'il a faits et qu'il sait retenir puis évoquer à propos. Ils prennent seulement chez lui des ampleurs extraordinaires. Par exemple : il se rappelle que 591.789 multiplié par 9.091 donne la double série : 53.799, 53.799. Au besoin, il est capable d'évoquer une à une les lignes. de cette multiplication.

Dans ces performances la métapsychique a-t-elle beaucoup à glaner ? Il ne semble pas, du point de vue purement psychologique. Le calcul mental ne porte point sur l'avenir ni sur le passé, pas même sur la réalité des choses présentes. C'est une activité intellectuelle qui, si complexe soit-elle, ne semble pas envelopper une intuition d'un genre inconnu.

P. Salzy agrégé de philosophie

Les mystères de l'addition

Il nous a paru intéressant de rapprocher l'exercice au tableau de M. Dagbert, s'appuyant entièrement sur une l'acuité hypermnésique exceptionnelle, dont il a été question ci-dessus, d'une autre présentation de music-hall, fort curieuse, où il s'agit d'un calcul, sinon identique, du moins assez analogue et mystérieux, très capable d'intriguer à bon droit, le spectateur, amateur de merveilleux, et le métapsychiste trop naïf.

En réalité, si ce dernier, après un examen rapide et superficiel des faits attribuait l'opération à des facultés parapsychiques exceptionnelles, il serait nettement dans l'erreur. Rien, dans cette jolie et amusante expérience truquée, ne ressort, à aucun litre de la métapsychique, mais uniquement de l'illusionisme du meilleur crû.

Décrivons d'abord la suite des phénomènes, telle qu'elle apparaît au spectateur non averti. (*)

(*)Nous appellerons, au cours de cet article, « magnétiseur » et « sujet ». l'illusionniste et son compère. Le lecteur, quelles que soient ses vues sur la magnétisme, voudra bien ne pas nous en tenir rigueur.

Le « magnétiseur », après avoir présenté son sujet, muni on non du classique bandeau noir sur les yeux, l'avoir ou non magnétisé, le place de l'autre côté d'un tableau noir sur chevalet, comme on peut en voir dans les écoles, de façon qu'il lui soit impossible délire les inscriptions du tableau, parfaiment visibles du public.

Il décrit ensuite, une fois pour toutes, la série des opéralions prévues et prend l'engagement de ne plus dire un mot d'ici la fin de la présentation. L'expression s'appliquera particulièrement et sans réserve : il tiendra parole.

Ainsi placé, un ou plusieurs spectateurs ont été priés d'inscrire l'un sous l'autre, 4 nombres de 4 chiffres en vue de leur addition.

Effectivement, le sujet dicte, sans erreur et chiffre par chiffre, le résultat de cette opération comme s'il voyait parfaitement par don de seconde vue, les chiffres portés sur le tableau.

Ensuite le sujet exécute sans erreur, l'addition des chiffres verticaux et celle des chiffres horizontaux avec la même maestria que s'il avait résolu depuis longtemps le difficile système à multiples inconnues ainsi constitué par ces 16 chiffres.. L'étonnement des spectateurs augmente d'instant en instant.

Enfin le magnétiseur prie un ou plusieurs spectateurs de lui désigner 2 chiffres au hasard. Il les barre et demande silencieusement au sujet le résultat de leur addition. La réponse lui est donnée, comme précédemment, avec une rigoureuse exactitude, montrant ainsi une faculté de vision à distance véritablement extraordinaire.

Le spectateur ne peut qu'applaudir cette réussite.

En réalité, les études métapsychiques ont, en tant que telles, de bien lointains rapports avec cette démonstration.

Si la naïveté de certains métapsychistes est parfois bien navrante et ridicule en présence de fraudes grossières, il faut ici, reconnaissons-le, une observation bien subtile pour arriver à dépister l'habile truquage.

Bien entendu, le succès de ce procédé de vision « paranormale » ne saurait résister à un quart d'heure d'essais méthodiques de métapsychistes dignes de ce nom, mais, au music hall, cette présentation incontrôlable et ingénieuse a tout pour plaire et illusionner aisément.

Et voici succinctement exposée la suite des opérations ;

Considérons le tableau noir où une ou plusieurs personnes viennent d'écrire 4 groupes de 4 chiffres :

Saisissant, très naturellement le tableau de la main gauche, le magnétiseur trace de la main droite la barre d'addition.

A ce moment le sujet annonce : « Posez (tel nombre) ».

Le magnétiseur, après s'être redressé, revient au tableau, le saisit à nouveau de la main gauche et inscrit le chiffre annoncé, cependant que le sujet annonce à nouveau: «Posez (tel nombre) ». Et ainsi de suite jusqu'à la fin de l'opération.

Un observateur astucieux, placé près du sujet, aurait malgré tout pu constater que chaque inscription du magnétiseur, depuis celle de la barre d'addition, était accompagnée d'une position particulière de ses doigts et de ses mains.

Tout le mystère est là.

Le magnétiseur transmet à son sujet le chiffre à annoncer et se borne à l'inscrire au moment de l'annonce de ce dernier.

Nous donnons les signes préconisés par le Dr Dhôtel, président de l'Association des prestidigitateurs français. Ils sont simples, difficiles à déceler et constituent un excellent procédé d'illusionnisme.

On peut, il est vrai, en concevoir d'autres. L'imagination des illusionnistes est, sur ce point, féconde et illimitée.

La main en haut du tableau et un doigt déployé signifie-le chiffre 1.

La main en haut du tableau et deux doigts déployés signifie le chiffre 2.

La main en haut du tableau et trois doigts déployés signifie le chiffre 3.

La main en haut du tableau et quatre doigts déployés signifie le chiffre 4.

La main en haut du tableau et les doigts fermés signifie le chiffre 5.

On se contentera de reproduire les mêmes signes avec In main placée en bas et on aura ainsi tous les chiffres de 6 a 0 donc tous les chiffres nécessaires.

Pour les additions horizontales ou verticales, on remarquera, tout d'abord que les totaux possibles ne sauraient dépasser le nombre 36.

Il suffira donc de 4 conventions différentes pour transmettre le chiffre des dizaines. On pourra utiliser les suivantes vraiment très ingénieuses.

Sur le bord du tableau, tandis que la main gauche transmet le chiffre des unités, on tracera, soi-disant pour mettre le résultat en évidence, et suivant les cas :

— un large trait en arc de cercle pour le chiffre 3. La craie franchissant le bord extérieur du tableau fera un bruit extrêmement caractéristique facilement détecté par le sujet ;

— deux traits, l'un horizontal, l'autre vertical pour le chiffre 2. Le bruit de deux chocs successifs est aisément perceptible par le sujet sans aucune confusion possible ;

— un trait en arc de cercle peu tracé pour le chiffre 1 ;

enfin si le chiffre des dizaines n'existe pas, on s'abstiendra de toute indication par encadrement des résultats ; le tour sera ainsi fort bien joué.

Les additions de chiffres barrés seront aussi aisées, mais pour augmenter l'impression de stupéfaction arrangez-vous à obtenir un total compris entre 10 et 12, vous n'aurez qu'à transmettre lé chiffre des unités et gagnerez ainsi un temps appréciable, ce qui augmentera considérablement l'effet produit.

Vous pourrez terminer ce brillant programme, si vous êtes le magnétiseur, en saisissant votre baguette magique et en interrogeant votre sujet, en lui désignant les chiffres du tableau, les uns après les autres et dans un ordre quelconque.

Vous demanderez : « Ceci ?» — « C'est un 5 », répondra le sujet.

— « Et cela ? »

— « Je vois un 6. »

Puis vous sollicitez les indications des spectateurs et direz : Celui-là ?

— « C'est un 0. » dira le sujet.

— « Et ici ? »

— « Un 3. »

Aucune erreur nese glissejamais dans les réponses. C'est qu'une convention simple est préalablement intervenue entre le magnétiseur et son sujet. La voici en clair :

ici là

et ici et là ceci cela et ceci et cela celui-ci celui-là

correspond au chiffre id id id id id id id id id

1 2

3

4

5 6

7 8 9 0

Bien entendu, on évitera de commencer par l'un des chifres comportant le mot « et ».

Cela est l'A.B.C. de l'illusionisme et toute personne s'occupant de recherches métapsychiques doit, au moins, en connaitre le rudiment pour être capable de l'entrevoir dans une présentation quelconque.

H peut évidemment y avoir bien d'autres codes, meilleurs nu pires ; on peut en inventer à loisir et à profusion. Nous pourrons donner, un jour, quelques indications sur les nombreuses et ingénieuses méthodes utilisées pour la transmission dépensee, la télépathie, la vision transcendantale et les autres fantasmagories psychologiques,toujours si magistralement traitées au music-hall.

R. Bussac Ing. E.C.P.

II. De la perception du temps à propos d'une prédiction réussie

Nous sommes heureux de porter à la connaissance de nos lecteurs un intéressant complément concernant le très bel articlê de M. P. Salzy (v. Sciences Métapsychiques : I p. 27).

Ces précisions sont extraites d'une correspondance amicale échangée à ce sujet par MM. Mangin et Salzy. La rectification de M. Mangin aura permis d'apporter à la pensée de son correspondant une clarté supplémentaire, inutile sans doute, mais qui n'en sera pas moins appréciée.

(N.D.L.R.)

Voici le point de vue de M. H. Mangin :

« Très amicalement, je tiens à vous exposer, concernante ma mise en jeu, que nous sommes loin d'être d'accord. En effet, je suis très surpris de la manière dont vous interprétez le pronostic qu'il y a déjà plusieurs années j'avais émis a l'égard de M. B... Ce que vous en dites ne correspond pas du tout à ce qu'il fut et à ce qu'il est toujours à l'égard des lignes de force ou de faiblesse de l'avenir.

Je suis étonné que vous qui connaissez mes travaux qui les appréciez et qui m'envoyez, de temps à autre, de vos élèves ou de vos relations pour me consulter, vous m'assimiliez aux voyants. Je n'émets rien de péjoratif à propos de cette assimilation contre laquelle je m'élève puisque vous savez combien je m'intéresse aux problèmes métapsychiques combien ils me passionnent. Personnellement, je ne possède aucun don de cette espèce, et, si je les avais, je le reconnaîtrais très volontiers, d'autant plus que, parfois, je les envie ! Tout au plus suis-je capable de cette sorte d'intuition qui permet au médecin de poser un bon diagnostic et de l'accompagner du traitement convenable.

Tout dans mes études et mes consultations chiroscopiques est basé sur la déduction, la confrontation de signes divers parfois contradictoires, mais nullement sur des images, sur des symboles ou autres mécanismes jouant dans les phénomènes paranormaux à mode mental.

Ainsi étant, ce que je fais d'autres peuvent le faire, et mon pronostic relatif à M. B. est fondé sur des signes particuliers de ses paumes, signes que chacun peut interpréter de la même manière que moi, en se servant des règles de détermination des époques développées dans « Telle Main, Tel Homme » (pages 98 et suivantes).

Quant aux signes qui m'ont servi, signes spéciaux pour établir ce pronostic, tout le monde pourra les retrouver dans mon ouvrage : « La Main, portrait de l'Homme » en cours de publication aux Editions du Griffon d'Or. Il n'y a, par conséquent, que des faits de caractère purement objectif et non subjectif, donc rien d'assimilable à ce que vous écrivez : «Mangin et d'autres ont pu parler delà quarantaine de M. B. d'après les traits et la corpulence sous lesquels il leur apparaissait » (p. 31 de Sciences Métapsychiques).

Lorsque vous m'avez parlé, au téléphone, de votre intention d'écrire cet article et que vous avez manifesté le désir de faire état de mon propre diagnostic concernant M. B., je vous avais mis en garde en vous disant que mon travail n'avait rien de comparable avec celui des métagnomes qui, dans le détail, peuvent souvent se montrer beaucoup plus brillants que moi. Je ne comprends donc pas comment vous avez pu confondre les deux choses !

J'ajoute qu'à l'égard de M. B. certainement les sujets qui l'ont vu n'ont pu se le représenter à la quarantaine sous une forme très différente de celle qu'il avait plus jeune car depuis le temps que je le connais et qu'il ml'honore de son amitié (déjà une quinzaine d'années) il, n'a pas changé dans sa corpulence, dans l'état de ses téguments et de ses phanères ».

II. Mangin.

M. Salzy répond :

«La rectification de Monsieur Mangin offre l'occasion d'estim



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